Barbastelle d’Europe – Barbastella barbastellus (Schreber, 1774)

Description

La Barbastelle est un chiroptère de taille moyenne, au pelage sombre et au faciès facilement reconnaissable. Elle a une face plate et des oreilles grandes et presque carrées, qui se rejoignent à la base du front et encerclent ses yeux. Son pelage long, soyeux et dense, est noire avec des mèches dorsales claires, beiges à grises. Le ventre est gris sombre. Ses ailes sont longues et étroites.

Poids : 6-14 g

Envergure : 240-290 mm

Milieux de vie et habitats de chasse

La Barbastelle d’Europe est une espèce forestière qui affiche une nette préférence pour les forêts âgées mixtes à strates buissonnantes. Elle chasse au niveau de la canopée et affectionne particulièrement les lisières forestières. Elle chasse aussi bien le long des lisières et des chemins des boisements de feuillus (chêne, hêtre, …) que des bois de résineux (épicéa, …). Les zones de bocage riches en haies hautes et bien structurées constituent également des habitats favorables à cette espèce.

Gîte de reproduction :

Elle forme de petites colonies de quelques dizaines d’individus au maximum (10 à 40). En forêt, les colonies sont très mobiles et changent régulièrement de gîtes. Une trentaine d’arbres-gîtes peuvent être utilisés par une colonie en une seule saison (Arthur, 2009). L’espèce a besoin d’une grande disponibilité de gîtes forestiers. La Barbastelle gîte également dans les bâtiments, entre deux poutres disjointes d’une entrée de grange, derrière des volets, …

Habitats d’hivernage :

En hiver, elle hiberne dans les fissures et anfractuosités des arbres. On peut également l’observer dans les fissures de falaises, à l’entrée des galeries de mines et des grottes, sous les ponts, les tunnels ferroviaires, les ouvrages militaires, notamment en période de grand froid. Les animaux peuvent être solitaires ou en groupes parfois particulièrement importants. L’espèce semble peu frileuse et sa présence dans les sites souterrains est liée aux variations de température extérieure durant l’hiver.

Sérotine commune – Eptesicus serotinus (Schreber, 1774)

Description de l’espèce :

La Sérotine commune est une grande chauve-souris avec une forte mâchoire. Son pelage long et soyeux est sombre, marron foncé sur le dos et un peu plus clair sur le ventre. La face et les membranes sont très sombres, tout comme les oreilles de forme triangulaire avec le sommet arrondi.

Poids : 18-35 g

Envergure : 315-381 mm

Milieux de vie et habitats de chasse

Elle chasse dans des milieux relativement variés. Elle est présente dans des milieux ouverts ou encore dans des paysages de bocage où elle chasse au-dessus des prairies et le long des haies hautes. Elle apprécie également les zones humides (étangs, rivières, …). En forêt, elle capture les insectes en volant le long des lisières et des allées forestières. Elle est fréquente également des milieux plus urbanisés. Elle est régulièrement contactée chassant dans les parcs, les jardins ou encore autour des lampadaires.

Gîte de reproduction :

La Sérotine commune gîte très souvent dans les bâtiments. Elle s’installe dans les combles, sous les habillages recouvrant les façades ou encore derrière les volets. En forêt, elle peut utiliser d’anciennes loges de pics comme gîtes, mais cela reste secondaire. Les colonies arrivent sur les gîtes dès le mois d’avril et regroupent le plus souvent entre 10 et 50 femelles. La Sérotine commune est fidèle à son gîte.

Habitats d’hivernage :

L’hibernation de la Sérotine commune est relativement mal connue. Sa préférence pour les fissures réduit les possibilités d’observation de cette espèce à cette période de l’année. Elle hiberne seule ou bien en petits groupes dans de petites fissures dans les bâtiments, entre l’isolation et la toiture. Elle est présente dans les combles ou encore dans les églises fraîches. Dans les cavités souterraines naturelles ou non, la Sérotine commune fréquente les fissures des voûtes. Elles sont généralement localisées à l’entrée des cavités.

Murin d’Alcathoe – Myotis alcathoe (Helversen & Heller, 2001)

Description de l’espèce :

Le Murin d’Alcathoe est le plus petit Myotis d’Europe. Le pelage dorsal est brun avec des reflets roussâtres, le ventre est plus clair avec une coloration brun-gris. Par bien des aspects, il peut être confondu avec le Murin à moustaches et le Murin de Brandt.

Envergure environ 200 mm.

Poids 3 à 6 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

Le Murin d’Alcathoe est encore mal connu pour l’instant, mais il semble que ce soit une espèce typiquement forestière. Il pourrait être caractéristique des ripisylves. Il apprécie également les forêts de feuillus offrant de fortes concentrations de zones humides (mares, étangs, marais, …) ou encore les petites vallées encaissées avec des coteaux boisés et une rivière au fond.

Gîte de reproduction :

Il semble principalement utiliser des gîtes arboricoles durant l’été. Les quelques colonies de reproduction connues à ce jour sont localisées dans des arbres.

Habitats d’hivernage :

On dispose pour l’instant de peu d’information sur son comportement à cette période de l’année. Toutefois, il fréquente les milieux souterrains et il est possible qu’il utilise des gîtes arboricoles à cette période de l’année.

Murin de Bechstein – Myotis bechsteinii (Kuhl, 1818)

Description de l’espèce :

Le Murin de Bechstein est un chiroptère de taille moyenne. Les oreilles de cette espèce sont caractéristiques, très longues et assez larges, non soudées à la base, dépassant largement le museau sur un animal au repos. Le pelage est relativement long, brun clair à brun roussâtre sur le dos, blanc sur le ventre.

Envergure 250 à 300 mm.

Poids 7 à 12 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

Le Murin de Bechstein est une espèce typiquement forestière. Elle marque une préférence pour les forêts de feuillus âgées (au moins 100 à 120 ans) à sous-bois denses, en présence de ruisseaux, mares ou étangs dans lesquels elle exploite l’ensemble des proies disponibles sur ou au-dessus du feuillage. Le Murin de Bechstein fait partie des espèces de chauves-souris glaneuses. Il capture ses proies directement sur la végétation ou bien à même le sol. En forêt, il chasse dans l’ensemble des strates forestières, du sol au houppier.

Gîte de reproduction :

Les femelles forment des colonies de 10 à 30 femelles, au minimum. Elles utilisent essentiellement des gîtes arboricoles (trous de pic). Tout au long de la période de mise-bas et d’élevage des jeunes, les colonies changent régulièrement de gîtes (30 et 50 gîtes). Le Murin de Bechstein chasse le plus souvent dans un rayon restreint autour des gîtes, à quelques dizaines voire quelques centaines de mètres. Elle peut toutefois chasser à plus de 2 km (Barataud M., 2009).

Habitats d’hivernage :

Dans les cavités souterraines, il s’accroche, généralement isolé, aussi bien à découvert au plafond que profondément dans des fissures des parois des grottes, carrières ou anciennes mines. Une partie importante des populations de cette espèce hiberne probablement dans les anfractuosités des arbres.

Murin de Brandt – Myotis brandtii (Eversmann, 1845)

Description de l’espèce :

Le Murin de Brandt est une petite chauve-souris, légèrement plus grande que le Murin à moustaches. Le pelage dorsal est relativement long est brun-clair avec des reflets dorés. Le pelage ventral est gris clair. Le museau, les oreilles et le patagium sont brun à brun clair.

Envergure 190 à 250 mm.

Poids 4 à 9 g.

 

Milieux de vie et habitats de chasse

Le Murin de Brandt est avant tout une espèce forestière. Il chasse dans les forêts alluviales claires, le long des haies, des alignements d’arbres. En forêt, il exploite l’ensemble des strates, de la strate herbacée à la canopée.

Gîte de reproduction :

Le Murin de Brandt gîte régulièrement dans les arbres. Les colonies se mettent dans les cavités, les fissures ou encore derrière les écorces décollées, parfois en colonie mixte avec le Murin à moustaches. Dans les villages, les colonies s’installent derrières les volets, les combles des bâtiments, …. Les colonies accueillent en générale 20 à 60 femelles, mais elles peuvent dépasser la centaine d’individus quand les cavités arboricoles utilisées le permettent.

Habitats d’hivernage :

Le Murin de Brandt préfère les gîtes souterrains relativement frais, avec des températures comprises entre 2 et 7°c. Il hiberne dans les grottes, caves, mines et carrières souterraines. L’hibernation a lieu généralement d’octobre à avril. Il hiberne isolement soit en évidence sur les parois ou bien dans les fissures. Il est à noter que cette espèce hiberne probablement aussi dans les arbres.

Murin de Daubenton – Myotis daubentonii (Kuhl, 1817)

Description de l’espèce :

Le Murin de Daubenton est une espèce de chauves-souris de taille moyenne. Le pelage dorsal est marron, sur le ventre il est blanc-gris. Sur le front le pelage descend en brosse jusqu’au museau, lui donnant une tête ressemblant au hérisson. Les oreilles sont relativement courtes et de couleur brun-rouge, tout comme le museau. Le Murin de Daubenton a de grands pieds qui font environ la moitié de la longueur du tibia.

Envergure 240 à 275 mm.

Poids 6 à 12 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

Le Murin de Daubenton est une espèce typique des zones humides et étendues d’eau. Il chasse les insectes en volant au ras de l’eau. Il capture les insectes posés sur l’eau ou émergeants en volant entre 5 et 40 cm au-dessus de l’eau. Il préfère les étendues d’eau calme comme les étangs, les lacs, les mares. Il chasse aussi régulièrement dans les boisements riverains (ripisylves), les lisières et les allées forestières.

 

Gîte de reproduction :

Le Murin de Daubenton possède deux types de gîtes principaux qui sont les cavités arboricoles et les ponts. Dans les arbres, il fréquente les anciennes loges de pics, les caries formées par le pourrissement, les fentes, …. Les colonies installées dans les gîtes arboricoles changent régulièrement d’arbres durant la saison. En moyenne, les colonies changent d’arbres tous les 2 à 5 jours. Les colonies installées dans les ponts les occupent par contre tout au long de l’estivage.

Habitats d’hivernage :

En hiver, les Murins de Daubenton hibernent dans les caves, les carrières souterraines, les champignonnières, les grottes, les anciens ouvrages militaires, les tunnels …. Il hiverne habituellement en solitaire dans des fissures. Une partie de la population hiberne probablement dans les arbres et les fissures des falaises.

Murin à oreilles échancrées – Myotis emarginatus (Geoffroy, 1806)

Description de l’espèce :

Le Murin à oreilles échancrées est une chauve-souris de taille moyenne. Son nom lui vient de la nette échancrure qu’il possède à ses oreilles. Le tragus effilé atteint presque le niveau de l’échancrure. Il a un museau marron clair assez velu. Le pelage est épais et laineux, gris-brun plus ou moins teinté de roux sur le dos, gris-blanc à blanc-jaunâtre sur le ventre. La nuance peu marquée entre les faces dorsale et ventrale est caractéristique de l’espèce.

Envergure 220 à 245 mm.

Poids 6 à 15 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

Le Murin à oreilles échancrées fréquente les vallées alluviales, les massifs forestiers, principalement avec des feuillus entrecoupés de zones humides. Il est présent aussi dans des milieux de bocage. Ses terrains de chasse sont relativement diversifiés : forêts, bocage, ripisylve.

Le régime alimentaire est unique parmi les chiroptères d’Europe et démontre une spécialisation importante de l’espèce. Il est constitué essentiellement de Diptères et d’Arachnides. Ces deux taxons dominent à tour de rôle en fonction des milieux ou des régions d’études. Il chasse en volant dans le feuillage. Il peut aussi bien glaner ses proies posées sur la végétation ou bien les capturer en plein vol.

Gîte de reproduction :

Les gîtes de reproduction sont variés. Une des spécificités de l’espèce est qu’elle est peu lucifuge. Les colonies de mise-bas ainsi que les mâles acceptent une lumière faible dans leur gîte. Dans notre région, les colonies de mise-bas s’installent généralement dans les combles chauds ou les greniers de maisons, églises ou forts militaires.

Habitats d’hivernage :

En période hivernale, l’espèce est essentiellement cavernicole, grégaire et se trouve régulièrement par petits groupes ou essaims. Elle est généralement suspendue à la paroi et s’enfonce rarement dans des fissures profondes. Les gîtes d’hibernation sont des cavités naturelles (grottes) ou artificielles (galeries et puits de mines, caves, tunnels, viaducs), de vaste dimension. Le Murin à oreilles échancrées est une des dernières espèces à quitter les sites d’hibernation, dans la première moitié de mai 50% des populations de Murin à oreilles échancrées dorment encore.

Grand Murin – Myotis myotis (Borkhausen, 1797)

Description de l’espèce :

Le Grand Murin fait partie des plus grands chiroptères français. Le pelage épais et court, de couleur brun clair sur tout le dos avec des nuances de brun-roux contraste nettement avec le ventre blanc-gris.

Envergure 350 à 450 mm.

Poids 20 à 40 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

Le Grand Murin est une espèce principalement forestière, notamment en Europe occidentale et centrale. Il affectionne également des milieux mixtes avec des haies, des prairies et des bois. Les vieilles forêts de feuillus constituent ses habitats de chasse préférentiels. Il affectionne particulièrement les vieilles hêtraies et chênaies présentant des sous-bois peu développés. Il peut ainsi prélever ses proies (carabes, …) dans la litière forestière. Le glanage au sol des proies est le comportement de chasse caractéristique du Grand Murin. Les proies volantes peuvent aussi être capturées. Les zones de bocage et les prairies pâturées peuvent également constituer des habitats de chasse appréciés par certaines colonies. La majorité des terrains de chasse autour d’une colonie se situe dans un rayon de 10 à 25 km.

 

Gîte de reproduction :

Les femelles de Grand Murin forment des colonies importantes pouvant regrouper plusieurs milliers d’individus. Les colonies de reproduction sont souvent localisées dans les combles de château, d’église ou encore de bâtiment communal. Elles s’établissent dès le début du mois d’avril jusqu’à fin septembre. Les colonies d’une même région forment souvent un réseau au sein duquel les échanges d’individus sont possibles.

Habitats d’hivernage :

Durant cette période, cette espèce peut former des essaims importants ou être isolée dans des fissures. Les gîtes d’hibernation sont des cavités souterraines (grottes, anciennes carrières, galeries de mines, caves de température voisine de 7-12°C et d’hygrométrie élevée) dispersées sur un vaste territoire d’hivernage.

Murin à moustaches – Myotis mystacinus (Kuhl, 1817)

Description de l’espèce :

Le Murin à moustaches est une petite espèce de chauves-souris. Il a la face et les oreilles sombres, de couleur brun-noir. Néanmoins de fortes variations de couleur des oreilles apparaissent en fonction des individus et des régions. Le pelage dorsal est gris-brun, le ventre est gris.

Envergure 190 à 225 mm.

Poids 4 à 8 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

Le Murin à moustaches fréquente les milieux offrant une certaine diversité, ouverts à semi-ouverts. Il apprécie les paysages présentant des boisements, des milieux agricoles avec des prairies et des haies, des zones humides, …. L’espèce apparaît très flexible dans le choix des habitats de chasse. Il chasse souvent le long des lisières forestières, les rives des cours d’eau, le long des haies, au cœur des forêts (sous-bois) ou encore dans les jardins. Il capture les insectes en volant entre 1 à 6 m du sol. Mais, il fait également partie des espèces glaneuses et capture aussi des proies posées sur le feuillage.

Gite de reproduction :

Le Murin à moustaches apprécie les espaces restreints et plats dans le choix de ses gîtes. Dans les bâtiments, on le trouve souvent derrière les volets ouverts, dans les linteaux des granges, dans les disjointements des ponts ou encore derrière les panneaux publicitaires décollés des murs. En forêt, l’espèce semble également apprécier les gîtes arboricoles. Il semble que les colonies de Murin à moustaches soient très mobiles et changent régulièrement de gîtes durant cette période.

Habitats d’hivernage :

Le Murin à moustaches hiberne principalement dans les milieux souterrains de taille variable. Il est présent aussi bien dans de petites caves que dans les grandes grottes, carrières souterraines ou anciennes mines. Il semble préférer les sites relativement frais avec une très forte hygrométrie, au-delà de 9°c il change de gîte. A cette période de l’année, l’espèce peut également hiberner dans les arbres.

Murin de Natterer – Myotis nattereri (Kuhl, 1817)

Description de l’espèce :

Le Murin de Natterer est une espèce de chauves-souris de taille moyenne. La face est peu velue et de couleur chair. Le pelage est nettement contrasté entre le dos, gris-brun, et le ventre, blanc pur. Les oreilles longues, veinées et légèrement relevées à leurs extrémités sont caractéristiques de ce murin.

Envergure 250 à 300 mm.

Poids 7 à 12 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

Le Murin de Natterer montre une nette préférence pour les forêts et les boisements de feuillus que ce soit pour la localisation des gîtes ou bien les habitats de chasse. Il chasse le long des lisières, des allées forestières mais également au cœur du sous-bois et de la canopée où il glane les insectes directement sur le feuillage. Il apprécie également les ripisylves longeant les rivières, les prairies naturelles bordées de haies, les prairies fraîchement fauchées, les vergers…

Gîte de reproduction :

Le Murin de Natterer gîte fréquemment dans les cavités et fentes des arbres, principalement des feuillus. On le trouve également dans les habitations notamment au niveau des charpentes, dans les interstices des murs ou encore dans les disjointements des ponts. Les colonies regroupent quelques dizaines d’individus, très rarement plus de cent.

Habitats d’hivernage :

Le Murin de Natterer hiberne dans les sites souterrains tels que les anciennes carrières, les aqueducs, les grottes, … où il se glisse, parfois profondément dans les fissures des voûtes. Il semble également utiliser les gîtes arboricoles et les fissures dans les falaises.

Noctule de Leisler – Nyctalus leisleri (Kuhl, 1817)

Description de l’espèce :

La Noctule de Leisler est une espèce de taille moyenne. Elle a les membranes alaires et la face brunes. Comme la Noctule commune, ses oreilles sont larges à la base et arrondies au sommet, en forme de pelle. Ses ailes sont longues et fines. Elle a le pelage court et dense de couleur brun terne, un peu plus clair et jaunâtre sur le ventre.

Envergure 260 à 340 mm.

Poids 8 à 23 g.

 

Milieux de vie et habitats de chasse

La Noctule de Leisler est une espèce forestière montrant une préférence pour les forêts de feuillus, mais elle fréquente aussi les boisements de résineux. Elle chasse au niveau de la canopée (au-dessus et en-dessous), notamment dans les vieilles futaies dans les sous-bois, le long des chemins forestiers et des lisières. Elle apprécie également les zones humides telles que les étangs forestiers, les lacs, les rivières, …

La Noctule de Leisler est une espèce migratrice. Elle peut réaliser des parcours de plusieurs centaines de kilomètres entre les principales zones de mise-bas et les sites d’hibernation, entre le nord-est et le sud-ouest de l’Europe. Les migrations concernent surtout les femelles.

 

Gîte de reproduction :

En forêt, les anciennes loges de pics, les caries dues au pourrissement ou encore les fentes constituent la grande majorité des gîtes utilisés par la Noctule de Leisler. Les colonies changent régulièrement de gîtes durant l’été et peuvent utiliser jusqu’à 50 arbres-gîtes en une seule saison.

En milieu urbain, elle est également présente dans les bâtiments où elle s’installe dans les combles des maisons, églises, … ou encore dans les corniches des ponts.

Habitats d’hivernage :

En hiver, la Noctule de Leisler semble hiberner dans les cavités arboricoles.

Noctule commune – Nyctalus noctula (Schreber, 1774)

Description de l’espèce :

La Noctule commune est une des plus grandes espèces de chauves-souris européenne. Elle a un pelage brun-roussâtre avec des reflets dorés. Le ventre est légèrement plus clair. Le patagium, la face et les oreilles sont brunes. Ses oreilles sont larges à la base et arrondies au sommet, en forme de pelle. Elle a de longues ailes fines adaptées au vol rapide.

Envergure 320 à 450 mm.

Poids 17 à 45 g.

 

Milieux de vie et habitats de chasse

La Noctule commune est une espèce arboricole typique, qui a toutefois su s’adapter aux conditions de la vie urbaine. La Noctule commune recherche des milieux ouverts et riches en insectes. Elle chasse généralement en altitude, en moyenne entre 10 et 50 m, en survolant les massifs forestiers, les grandes étendues d’eau (lac, étang, …). En forêt, elle va chasser au-dessus de la canopée, des allées forestières et des parcelles en régénération.

La Noctule commune est une espèce migratrice. Elle peut réaliser des parcours de plusieurs centaines de kilomètres entre les principales zones de mise-bas localisées en Europe de l’Est et centrale (Russie, pays Baltes, …) et les principaux secteurs d’accouplement et d’hibernation, en Europe de l’Ouest (France, …). Les migrations concernent surtout les femelles.

Gîte de reproduction :

En forêt, les anciennes loges de pics constituent la grande majorité des gîtes utilisés par la Noctule commune. En milieu urbain, elle est présente dans les platanes et autres alignements d’arbres riches en cavités, mais également sur certains bâtiments (immeubles modernes) ou ouvrages d’art, on peut la trouver au niveau des corniches de ponts. Les colonies de reproduction regroupent plusieurs dizaines à centaines de femelles.

Habitats d’hivernage :

En hiver, la Noctule commune s’installe dans des gîtes localisés en forêt et en ville. Les cavités arboricoles privilégiées sont les larges cavités et les anciennes loges de pics, ou encore les nichoirs. En milieu urbain, elle se glisse dans les disjointements en béton des immeubles, des ponts, ….

Pipistrelle de Kuhl – Pipistrellus kuhlii (Kuhl, 1817)

Description de l’espèce :

La Pipistrelle de Kuhl est une petite espèce de chauves-souris avec les oreilles, le museau et le patagium noirs. Le pelage est assez variable et va du brun au caramel. Le ventre est plus clair, beige ou grisâtre. Le patagium présente un net liseré clair de 1 à 2 mm de large, caractéristique de l’espèce

Envergure 210 à 260 mm.

Poids 5 à 10 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

La Pipistrelle de Kuhl est une espèce anthropophile. Elle est présente dans les agglomérations de différente taille, on la trouve aussi bien dans les villages que dans les grandes villes. Comme la Pipistrelle commune, elle chasse dans des milieux relativement variés. Elle chasse aussi bien dans des milieux ouverts que dans des boisements. Elle apprécie les zones humides et chasse également dans les villages et les villes autour des lampadaires, dans les parcs et les jardins.

Gîte de reproduction :

Les naissances ont lieu début juin dans le nord de la France, dans le sud elles commencent dès le mois de mai. Les colonies sont formées de quelques dizaines à plusieurs centaines de femelles.

Habitats d’hivernage :

L’espèce semble hiberner principalement dans les bâtiments frais, formant des essaims plus ou moins importants avec les autres espèces de pipistrelles.

Pipistrelle de Nathusius – Pipistrellus Nathusii (Keyserling & Blasius, 1839)

Description de l’espèce :

La Pipistrelle de Nathusius est une petite espèce avec un pelage, assez uniforme, de couleur châtain à brun. Le ventre apparaît plus clair. Son pelage dorsal est long et laineux, surtout en hiver. C’est la plus grande des pipistrelles européennes. Le patagium, le museau et les oreilles sont sombres, brun foncé.

Envergure 220 à 250 mm.

Poids 6 à 15 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

La Pipistrelle de Nathusius est une espèce migratrice qui se reproduit dans le nord-est de l’Europe et hiverne sur les côtes méditerranéennes et atlantiques. Son statut et ses mouvements migratoires. La Pipistrelle de Nathusius est qualifiée de forestière. On la trouve dans les forêts de feuillus mais également dans les forêts de résineux et mixtes. Elle apprécie les forêts riches en plans d’eau et en mares. Les forêts alluviales constituent des habitats particulièrement favorables à cette espèce. Elle fréquente notamment ces milieux en période de migration. Elle chasse les insectes en volant le long des lisières, des allées boisées ou bien au-dessus des étendues d’eau (étang, rivière, fleuve, …).

Gîte de reproduction :

Les colonies de mise-bas semblent principalement localisées au nord et au nord-est de l’Europe. En France, les preuves de reproduction, comme en Champagne-Ardenne, sont encore faibles.

Habitats d’hivernage :

La Pipistrelle de Nathusius hiberne dans les cavités des arbres (fentes, fissures, …), dans les fissures des murs ou encore des falaises. Contrairement aux autres espèces de pipistrelle, elle ne constitue pas d’importants essaims. Elle hiberne isolément ou bien en petits groupes de quelques dizaines d’individus.

Pipistrelle commune – Pipistrellus pipistrellus (Schreber, 1774)

Description de l’espèce :

La Pipistrelle commune est une des plus petites espèces de chauves-souris européenne. De la taille d’un pouce, elle a un pelage brun-roux sur le dos et brun-jaunâtre à gris-brun sur le ventre. Les oreilles sont petites et triangulaires de couleur noire, tout comme le museau et le patagium.

Envergure 180 à 240 mm.

Poids 3 à 8 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

La Pipistrelle commune est une espèce de chauves-souris particulièrement abondante et la plus anthropophile. Elle est présente dans tous les milieux. On la trouve à la fois dans des milieux naturels bien conservés (forêts, zones humides, …) et également au cœur des grandes zones urbaines ou bien des grandes plaines céréalières.

Elle chasse dans l’ensemble des milieux où elle peut trouver des insectes. Elle chasse au-dessus des zones humides, étangs, rivières, mais également dans les forêts (lisière boisées, allées forestières, …). En ville, elle capture les insectes notamment autour des lampadaires, dans les parcs et les jardins.

Gîte de reproduction :

En été, elle est présente dans différents types de gîtes anthropiques (maison, immeuble, …) où elle utilise les moindres fissures ou espacements pour s’abriter. Elle est présente derrière les volets, derrière les habillages de façades, les espacements liés à l’isolation ou les toitures, …. En forêt, elle gîte surtout dans les fissures des arbres et sous les écorces décollées.

Habitats d’hivernage :

En hiver, elle utilise les mêmes types de gîtes en privilégiant les bâtiments non-chauffés pour les gîtes anthropiques. Elle fréquente également les sites souterrains (ancienne carrière, tunnel, …).

Pipistrelle pygmée – Pipistrellus pygmaeus (Leach, 1825)

Description de l’espèce :

La Pipistrelle pygmée est la plus petite espèce de chauves-souris européenne. Très proche de la Pipistrelle commune, elle présente une coloration plus claire du museau et des oreilles. Le pelage dorsal est brun-clair et épais, le ventre est légèrement plus clair que le dos.

Envergure 190 à 230 mm.

Poids 4 à 8 g.

 

Milieux de vie et habitats de chasse

La Pipistrelle pygmée semble très liée aux zones humides. Elle est souvent contactée dans les ripisylves, le long des forêts alluviales. On la trouve aussi chassant au-dessus des étangs, des canaux, des rivières…

Gîte de reproduction :

Les colonies de reproductions connues sont dans de grands bâtiments (toitures, volets, bardages de bois) et peuvent accueillir plusieurs centaines d’individus. Hors période de mise bas, les pipistrelles pygmées sont disséminées en petits groupes, souvent dans les arbres ou sous les tuiles.

Habitats d’hivernage :

L’hibernation est mal connue chez cette espèce, les quelques données d’hibernation proviennent d’observations dans des bâtiments.

L’Oreillard roux – Plecotus auritus (Linnaeus, 1758)

Description de l’espèce :

L’Oreillard roux est une chauve-souris de taille moyenne qui se caractérise surtout par la taille de ces oreilles. En hiver, il replie ces oreilles sous les ailes, seuls les tragus dépassent. Son pelage long et épais, est brun-roux sur le dos et blanc-gris sur le ventre.

Envergure 245 à 300 mm.

Poids 6 à 14 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

L’Oreillard roux est une espèce forestière. Il fréquente les forêts de feuillus et de résineux de plaine et de moyenne montagne. Il montre toutefois une certaine préférence pour les boisements de feuillus qui offrent un sous-bois dense. Il capture les insectes en parcourant les lisières, les allées forestières, en recherchant les insectes depuis la litière jusqu’à la canopée. Il peut capturer les insectes en vol, mais le plus souvent il glane les insectes posés au sol ou bien sur la végétation.

Gîte de reproduction :

En été, l’Oreillard roux gîte essentiellement dans les arbres. Il utilise principalement les fentes et les fissures des feuillus. On peut également l’observer dans les anciennes loges de pics ou bien sous les écorces décollées. Dans les bâtiments, il colonise également les charpentes où il s’installe dans les mortaises, les chevrons disjoints, ….

Habitats d’hivernage :

L’Oreillard roux hiberne de novembre à mars. Il est présent dans des cavités souterraines (mines, carrières, caves, …). On le trouve également dans les anfractuosités des ponts et dans les cavités d’arbres.

L’Oreillard gris – Plecotus austriacus (Fischer, 1829)

Description de l’espèce :

L’Oreillard gris est une chauve-souris de taille moyenne qui se caractérise surtout par la taille de ses oreilles. En hiver, il replie ses oreilles sous les ailes, seuls les tragus dépassent. Son pelage long et épais, est gris cendré sur le dos et plus clair sur le ventre (blanc-gris). La coloration de sa face forme un masque noir autour de ces yeux.

Envergure 240 à 300 mm.

Poids 6 à 14 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

L’Oreillard gris a un comportement moins forestier que son cousin, l’oreillard roux. La forêt ne constitue pas son habitat de chasse principal, il montre une nette préférence pour des habitats plus ouverts. Il chasse plus volontiers au niveau des prairies, des friches, des parcs, des jardins ou encore des vergers. Il exploite également les grands arbres isolés, les haies et les lisières. Il capture les insectes en volant à quelques mètres au-dessus du sol.

 

Gîte de reproduction :

L’Oreillard gris est anthropophile, ses gîtes sont essentiellement localisés dans les combles des bâtiments (églises, granges, …). Ils s’installent dans les disjointements de la charpente. Les femelles montrent une forte fidélité à leurs gîtes, les colonies regroupent en générale entre 10 et 30 femelles.

Habitats d’hivernage :

L’Oreillard gris est une espèce bien résistante au froid qui peut hiberner dans les combles des bâtiments non-chauffés. Il fréquente également les entrées de cavités, des fissures de falaises, ….

Grand Rhinolophe – Rhinolophus ferrumequinum (Schreber, 1774)

Description de l’espèce :

Le Grand Rhinolophe est le plus grand des rhinolophes européens. L’appendice supérieur de la selle est court et arrondi, l’appendice inférieur est pointu. Il a des ailes courtes et larges. Son pelage, gris –brun sur le dos et blanc grisâtre sur le ventre, est relativement long et épais. Au repos dans la journée et en hibernation, le Grand Rhinolophe, suspendu à la paroi et enveloppé dans ses ailes, a un aspect caractéristique de cocon.

Envergure 330 à 400 mm.

Poids 15 à 34 g.

 

Milieux de vie et habitats de chasse

Le Grand Rhinolophe apprécie les milieux mixtes formant une mosaïque constituée de prairies pâturées, de haies, de lisières forestières, de boisements, de vergers, de ripisylves, … Les rivières et étendues bordées de végétation herbacée lui sont également favorables, surtout à proximité de gîtes. Au printemps, il chasse principalement en forêt de feuillus et en été il affectionne des milieux plus ouverts. Il chasse en vol ou bien à l’affût posté sur un perchoir.

Gîte de reproduction :

Les femelles forment des colonies de reproduction de taille variable (de 20 à près d’un millier d’adultes). Les colonies occupent principalement de grands combles chauds et sombres dans des bâtiments agricoles, des vieux moulins, des églises ou des châteaux, à l’abandon ou entretenus, mais aussi galeries de mine et caves suffisamment chaudes. Elles peuvent également s’installer dans des milieux souterrains. C’est notamment le cas dans le nord et l’est de la France où elles affectionnent les anciens ouvrages militaires.

Habitats d’hivernage :

Les gîtes d’hibernation sont des cavités naturelles (grottes) ou artificielles (galeries et puits de mines, caves, tunnels, viaducs). Il marque une préférence pour les sites offrant une forte hygrométrie et des températures entre 7 et 9°c.

Petit Rhinolophe – Rhinolophus hipposideros (Bechstein, 1800)

Description de l’espèce :

Le Petit Rhinolophe est le plus petit des rhinolophes européens. L’appendice nasal caractéristique en fer-à-cheval ; appendice supérieur de la selle bref et arrondi, appendice inférieur beaucoup plus long et pointu de profil ; lancette triangulaire. Au repos et en hibernation, le Petit rhinolophe se suspend dans le vide et s’enveloppe complètement dans ses ailes. Son pelage est brun clair sur le dos et grisâtre sur le ventre, les juvéniles sont uniformément gris.

Envergure 192 à 254 mm.

Poids 4 à 9 g.

Milieux de vie et habitats de chasse

Le Petit Rhinolophe recherche les paysages semi-ouverts où alternent bocage et forêt avec des corridors boisés, la continuité de ceux-ci étant importante. Ses terrains de chasse préférentiels se composent des lignes arborées de type haie (bocage) ou lisière forestière avec strate buissonnante, de prairies pâturées ou prairies de fauche. La vigne avec des friches semble également convenir. La présence de milieux humides (rivières, étangs) est une constante du milieu préférentiel.

Le vol de chasse se situe principalement dans les branchages ou contre le feuillage d’écotones boisés, mais l’espèce exploite aussi les étendues d’eau ou les cours de ferme. Le Petit Rhinolophe n’est pas une espèce typiquement forestière, mais il est présent dans les grands massifs forestiers qui offrent des vieux peuplements de feuillus ou des forêts humides, et des lisières bien structurées et conservées (Tillon, 2008).

Gîte de reproduction :

Les femelles forment des colonies de reproduction d’effectifs variables (de 10 à plusieurs centaines d’adultes), parfois associées à d’autres espèces de chauves-souris sans toutefois se mélanger. Les femelles arrivent sur les sites dès le mois d’avril. Les naissances s’échelonnent de la fin du mois de mai à la mi-juillet. Les colonies commencent à se disperser à partir de la fin juillet.

Habitats d’hivernage :

Il hiberne de septembre-octobre à fin avril, isolé ou en groupe lâche suspendu au plafond ou le long de la paroi. Le Petit Rhinolophe colonise à cette période de l’année toutes les cavités favorables de la plus petite à la plus grande.

Rhinolophe Euryale – Rhinolophus euryale (Blasius, 1853)

Description

De taille intermédiaire entre le Grand et le Petit Rhinolophe, le Rhinolophe euryale est une espèce peu aisée à déterminer qui demande une certaine expérience. En hibernation, ses ailes n’enveloppent, en général, jamais complètement le corps au pelage dorsal gris brun contrastant avec un pelage ventral blanc. La forme des appendices de la selle représente le critère majeur de détermination.

Poids : 8 à 17,5 g

Envergure : 30 à 32 cm

Milieux de vie et habitats de chasse

 

Le Rhinolophe euryale fréquente les vallées, riches en cavités, dominées par des forêts de feuillus ou par des systèmes de prairies bocagères où il se nourrit principalement de petits papillons nocturnes mais aussi de tipules voire de coléoptères.

Gîte de reproduction :

Le Rhinolophe euryale est une espèce troglophile préférant les cavités naturelles ou artificielles. Néanmoins, certaines colonies peuvent utiliser

Colonie Rhinolopheles combles et les greniers. Les colonies de mise-bas sont souvent mixtes. Le Rhinolophe euryale peut être associé à d’autres espèces, comme le Murin à oreilles échancrées ou le Grand Rhinolophe. En 2017, trois colonies sont connues en région Centre – Val de Loire pour un effectif estimé à 2000 individus

Habitats d’hivernage :

C’est une espèce cavernicole qui se rencontre dans les carrières, grottes et caves avec des effectifs qui peuvent atteindre, exceptionnellement, les 300 individus. En région Centre – Val de Loire, environ 10 sites rassemblent en moyenne 600 à 800 individus.