Positionnement officiel du GCCVL sur l’implantation de parcs éoliens en région Centre-Val de Loire
(Adopté lors du Conseil d’Administration du 08 novembre 2019)
“Dans une société où le développement durable devient une préoccupation grandissante et urgente, l’énergie éolienne est l’une des solutions prometteuses pour réduire l’impact délétère que nous faisons subir à notre environnement.
L’engouement croissant pour l’énergie éolienne et la mise en place croissante de parcs éoliens en région Centre-Val de Loire est une alternative encourageante et bénéfique pour réduire la pression exercée par l’Homme sur la Nature et notre climat (empreinte écologique).
Néanmoins, il est indéniable et prouvé dans de nombreuses publications scientifiques, que ces infrastructures telles qu’elles sont conçues aujourd’hui causent de réels dégâts sur la faune et principalement sur les populations de chauves-souris et d’oiseaux. En effet, une mortalité est constatée par collision directe ou par barotraumatisme (implosion interne des tissus, par modification brutale de la pression de l’air provoquée par les pales en mouvement), et une destruction ou altération des habitats favorables pour ces animaux est causée lors des travaux de construction.
De plus, il est évident qu’en raison du faible taux de reproduction de ces mammifères (1 petit par an, voire 2 occasionnellement), une augmentation du taux de mortalité peut entraîner rapidement une baisse critique des populations.
Le choix d’un site d’implantation d’éoliennes doit donc impérativement éviter les secteurs où :
– des populations peuvent être directement impactées (proximité de colonies majeures…),
– des habitats ont été identifiés comme sensibles (proscrire l’installation d’aérogénérateurs en forêt et à moins de 250m des lisières ou haies),
– des couloirs de passages (routes de vols ou axes migratoires) ont été identifiés,
– des zones à enjeux (ZSC & ZPS Natura 2000,…) sont présentes.
Rappelons que la destruction, la perturbation intentionnelle des animaux, l’altération des sites de reproduction et des aires de repos des animaux sont notamment interdites (article 2 de l’arrêté du 23 avril 2007). Les chauves-souris étant toutes protégées par la législation nationale et européenne, il est donc obligatoire d’éviter ou à défaut de réduire à un minimum les impacts. Cela dans un souci de conservation des populations et d’obligation légale.
Il est donc nécessaire qu’une bonne prise en compte des enjeux faunistiques locaux soit effectuée avec honnêteté en amont de l’installation afin de ne pas entraîner d’impact irréversible pour la biodiversité, d’autant que ces infrastructures sont présentées comme des solutions écologiques. Les études d’impact réalisées en amont doivent être effectuées avec sérieux afin que les enjeux environnementaux soient définis avec précision en consultant notamment les structures naturalistes locales qui possèdent une bonne part des connaissances du territoire et en s’appuyant notamment des préconisations et documents de cadrage de la SFEPM, EUROBATS.
Des mesures de réduction efficaces doivent être systématiquement prises pour tous les parcs éoliens (nouveaux, anciens et renouvelés) et pour toutes les éoliennes pour réduire autant que possible l’impact sur la faune.
Ces mesures de bridage (mises en drapeau des pales) doivent à minima intervenir du 15 mars au 15 novembre : quand la vitesse du vent est inférieure à 8m/sec (mesurée à hauteur de nacelle), et quand les températures sont supérieures à 8°C et cela tout au long de la nuit. Pendant la saison de migration, d’autres mesures peuvent être établies comme : la mise en drapeau des pales du 1 août au 30 octobre du coucher au lever du soleil quand la vitesse du vent est inférieure à 8m/sec (mesurée à hauteur de nacelle) et quand la température est supérieure à 5°C.
Ces mesures de bridage doivent évidemment être contrôlées par les services instructeurs afin de vérifier leurs mises en place et évaluer leurs effets sur le long terme.
Enfin, le GCCVL estime que le développement d’aérogénérateurs disposant d’un autre mécanisme permettant la transformation de l’énergie cinétique du vent en énergie électrique serait une piste intéressante pour continuer d’assurer une production d’énergie renouvelable tout en réduisant voir en supprimant la mortalité de la faune par collision ou barotraumatisme, comme les modèles d’éoliennes verticales sans pales qui semblent prometteuses et existent d’ores et déjà.”